C'est sur le thème de la réduction du temps de travail que les syndicats, CFDT en tête, lanceront, jeudi, le coup d'envoi des grèves et manifestations. Agacés par la frilosité du patronat sur ce sujet, ils entendent donc en appeler au gouvernement et à l'opinion publique. Message déjà reçu de la part d'Alain Juppé et de Jacques Barrot, le ministre des Affaires Sociales, qui n'excluent pas de légiférer sur ce sujet. Cela ne suffira toutefois pas à calmer le jeu, car bien d'autres journées d'action sont au programme. Chez Giat Industries, d'abord, touchées de plein fouet par la réforme des armées. Dans douze villes de France, on s'apprête à protester contre les licenciements annoncés (plus de 2500), jeudi et vendredi. Ensuite viendra le temps de la défense des services publics, où les défilés se succèderont. L'Unsa (qui regroupe, notamment, des syndicats d'enseignants et de policiers) ouvre le bal le 29 mai. France Telecom entre dans la danse le 4 juin, EDF-GDF le 5 (qui ne se contentera pas d'une manifestation, puisqu'un mot d'ordre de grève a également été déposé), et enfin, les cheminots, le 6. Alain Juppé connaîtra-t-il un deuxième mois de décembre ? La "mauvaise graisse" de la fonction publique, elle, compte bien mobiliser ses troupes.
Mais la France n'est pas la seule à être traversée par une vague de contestations : en Allemagne, 100 000 fonctionnaires se sont mis en grève aujourd'hui, pour protester contre le plan d'austérité d'Helmut Khol. Les transports, crèches, écoles, hôpitaux, et postes, entre autres, ont été touchés par ces arrêts de travail.